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HOMER 2020 - Session 1 : L'archéologie littorale et maritime : les défis d'aujourd'hui

Cette session abordera l’actualité de la recherche archéologique littorale et maritime en Atlantique nord équateur et soulignera les défis auxquels elle doit faire face.

L'érosion des sites littoraux est un fait avéré qui s'accélère depuis le début du millénaire. Les raisons sont bien connues : augmentation du niveau de la mer en raison du réchauffement climatique et multiplication des implantations urbaines sur le littoral. Mais ce changement du climat amplifie aussi les phénomènes tempétueux qui accélèrent l'érosion. Les épisodes climatiques exceptionnels rencontrés, notamment durant les hivers 2013 et 2014 sur la côte atlantique nord équateur, ont profondément marqué le linéaire côtier et généré la mise au jour puis la destruction quasi simultanée de nombreux sites archéologiques. Car ces zones intertidale et côtière confirment, année après année leur exceptionnel potentiel tant par la variété et la richesse des problématiques que par l’amplitude chronologique des sites (aires d’occupations, mégalithes, nécropole, pêcheries, appontements, épaves de navires en bois ou métalliques, vestiges d’avions ou de chars, ouvrages défensifs du mur de l’Atlantique etc.).

Des gisements néolithiques, ou amérindiens aux Antilles, autrefois en bordure du trait de côte ou de marais maritime, se trouvent actuellement submergés au moins partiellement. Des sites protohistoriques ou antiques à proximité de falaises se retrouvent menacés et disparaissent avec l'érosion de ces dernières. Les exemples sont donc multiples tant sur la côte atlantique européenne que dans la mer des Caraïbes ou le long des côtes nord-américaines.

Les tempêtes ne sont pas les seules sources de dégradation de ces gisements archéologiques : les projets d’aménagements du littoral se révèlent eux-aussi une source terrible de menaces quand ce n’est pas l’action des détectoristes qui détruit et pille le patrimoine.

Plus loin au large d’autres menaces pèsent sur le patrimoine submergé : la pêche côtière et hauturière, les extractions de granulats, les parcs éoliens, la pose de câbles de communication... Face à ces menaces, les moyens mis en œuvre sont souvent dérisoires pour enrayer l’inéluctable montée des eaux, ralentir l’érosion ou empêcher les destructions d’épaves. Sporadiquement, souvent dans l’urgence, des projets de recherche voient cependant le jour, adossés à de nouvelles méthodes de prospections, d’inventaires ou d’interventions sur le terrain. Elles s’appuient sur les nouvelles technologies numériques avec, pour objectif de sauver ce qui peut encore l’être et ainsi conserver la mémoire de ces installations ou fragiles vestiges anthropiques du passé.